La vie de aint Aignan

Qui est saint Aignan ?

Saint Aignan devrait être le saint préféré des Orléanais et même des Loirétains !

En effet saint Aignan est le responsable de la première délivrance d’Orléans en 451, presque 1000 ans avant Jeanne d’Arc. Originaire de Hongrie, il a été attiré à Orléans par la renommée de saint Euverte, alors évêque d’Orléans et c’est tout naturellement, que saint Aignan lui succédera. A la fin d’une vie édifiante de sainteté et remplie d’actions miraculeuses, l’annonce de l’arrivée d’Attila et des Huns fait présager le pire. A-t-il été lui-même ou bien a-t-il envoyé un messager convaincre le général Aetius, de venir au secours des Orléanais, on ne le saura sans doute jamais. Toujours est-il que le général et son armée arriveront à temps et réussira à sauver les Orléanais d’une invasion. Il entrainera Attila et ses guerriers vers Troie où ceux-ci seront vaincus.

Après cet épisode, saint Aignan vivra encore deux ans. Au lendemain de son enterrement, les premiers pèlerinages commencent. Les rois de France attirés par cette renommée viendront nombreux vénérer les reliques du saint. Pour accueillir les pèlerins, un collège de chanoines sera installé dans ce que l’on appellera la collégiale royale de Saint-Aignan.

Pour en savoir plus, la collégiale est ouverte tous les vendredi après-midi de 14h à 17h.


VIE DE SAINT AIGNAN ÉVÈQUE D'ORLÉANS

1er Chapitre–

Les origines de la famille de saint Aignan

Elle vient de la Pannonie dans les Gaules. Saint Léonien, frère aîné de saint Aignan.Vers le milieu du IV siècle*, une famille aussi illustre par sa piété que par son origine, habitait la ville de Sabbarie, dans l'ancienne Pannonie supérieure, la Hongrie actuelle.L'unique enfant de cette famille, Léonien, venait d'être fait prisonnier par les barbares qui ravageaient alors sans cesse l'Occident, et avait été emmené par eux dans les Gaules.Ses parents, dans l'espérance de le retrouver et de le faire sortir de l'esclavage, quittèrent Sabbarie et vinrent s'établir dans les Gaules, sans y choisir de domicile fixe. Ils eurent en effet la consolation de retrouver leur fils à Autun, le rachetèrent, et demeurèrent quelque temps avec lui dans cette ville.Le jeune Léonien, ou plutôt saint Léonien, puisque l'Eglise lui a accordé les honneurs de la canonisation, rendu à la liberté, se consacra à Dieu et mena une vie tout angélique.Les parents de saint Léonien, charmés de la douceur du climat de la Gaule méridionale, songèrent à se fixer définitivement dans ces régions. Ce qui les engagea encore dans cette résolution, ce fut le besoin d'une existence paisible, à l'abri des guerres sanglantes dont la Pannonie était continuellement le théâtre.Mais Dieu, qui dirige à sa volonté les desseins des hommes, avait des vues inconnues aux pieux parents de saint Léonien. Il voulait, par la naissance d'un second fils dans cette famille, donner à notre Patrie un puissant protecteur, un véritable père du peuple, en même temps qu'à l'Eglise de France l'exemple d'un pasteur orné de toutes les vertus.Quelque temps après que saint Léonien eût recouvré la liberté, ses parents vinrent s'établir à Vienne. Léonien continua dans cette ville à suivre son attrait pour la vie religieuse. Il se construisit une cellule, où ses exhortations et ses exemples attirèrent bientôt un grand nombre d'habitants de la ville. En peu de temps sa solitude se peupla et devint un nombreux monastère qu'il plaça sous l'invocation de saint Pierre, et qu'il gouverna avec une sagesse admirable pendant quarante ans, jusqu'au jour de sa mort qui arriva le 13 novembre de l'an 400.Les faits que nous venons de rapporter si brièvement nous sont connus par une inscription qu'on peut lire encore aujourd'hui sur le tombeau de saint Léonien, dans l'église Saint-Maurice, à Vienne. (L'abbé Cauvard, d'après le P. Sirmond, Avitu Viennensi, 113, a.



VIE DE SAINT AIGNAN ÉVÈQUE D'ORLÉANS

ABBÉ CH. DUHAN Saint-Aignan (Ardennes).

CHARLEVILLE TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE APOUILLARD 1896

Parmi les nombreuses paroisses qui, en France, se glorifient d'avoir pour patron saint Aignan, les pèlerins connaissent le village de ce nom, Saint-Aignan, dans les Ardennes. Ce village, situé à 11 kilomètres au sud-ouest de Sedan, est en effet placé depuis longtemps sous la protection de l'illustre évêque d'Orléans : Les archives que nous avons pu consulter attestent et l'ancienneté reculée du village, et le nom de Saint-Aignan qu'il a porté dès l'origine. C'est ainsi que nous y avons lu qu'au mois de septembre 1235 Mahault, dame de Vervins, fait hommage, à l'archevêque de Reims, de Saint-Aignan (Saint-Ainguien), Chémery et plusieurs autres localités. Le village est désigné, selon la succession des temps et les changements dans l'orthographe, sous les noms de Sanctus Anianus Sanctus Angnyanus, Saint – Ainguien, Saint- Aignien, SaintAignan. Au temps des troubles de 1789, le village a porté quelque temps le nom de Mont-Aignan. Sans qu'il lui soit nécessaire de faire des recherches dans des écrits anciens, l'archéologue reconnaît à la tour massive de l'église, percée de meurtrières, un monument du XIe ou du XII0 siècle. C'est donc à une époque très reculée qu'il faut faire remonter l'origine du village de Saint-Aignan, et peut-être du pèlerinage établi en ce lieu. Une tradition orale attesterait que saint Aignan, évêque d'Orléans, aurait honoré le village de sa visite. Nous donnons cette tradition telle qu'elle nous a été confiée. Car. si le saint évêque d'Orléans, allant implorer le secours d'Aétius contre Attila, passa par Vienne, comme nous le dirons, il paraît peu probable, en raison de l'inutilité, qu'il ait prolongé son voyage en passant par le nord-est de la Gaule. Et nous n'avons pas vu que saint Aignan ait fait en Gaule d'autres grands voyages.Le village de Saint-Aignan est agréablement situé sur le penchant d'une colline à l'aspect du midi. Il offre un paysage assez charmant aux voyageurs qui viennent du côté de Connage par la route de Vouziers, ou de Sapogne et de Cheveuges en entrant par le pont sur la Bar. C'est d'abord la Bar qui l'entoure dans un long circuit aux sinuosités nombreuses et capricieuses, pour en faire l'extrémité d'une longue presqu'île. Un pont léger, jeté sur ce cours d'eau, donne par le sud l’entrée au village bâti en amphithéâtre. D'un côté, sur la droite, au haut de la colline, un bosquet gracieux semble être placé là pour indiquer de loin Saint-Aignan aux pèlerins impatients d’arriver ; tandis que de l'autre côté, sur la gauche, l'antique église aux formes graves, dominant tout le village, est comme le témoin permanent de la religion et de la foi des générations de neuf siècles qu'elle a vus. Tel est le village placé sous la protection tant de fois séculaire du glorieux évêque d'Orléans. Les habitants de Saint-Aignan, comprenant toute la noblesse de l'héritage que des siècles chrétiens leur ont transmis, professent une très grande vénération envers leur saint patron. Malheur à l'étranger mal appris qui viendrait ici colporter les idées que l'esprit révolutionnaire lui aurait suggérées contre les saints, contre la religion : il apprendrait par expérience qu'un peuple- croyant est un peuple noble et courageux, et qu'il convient de respecter ce qu'il respecte. Saint Aignan est invoqué dans les temps de calamité publique, surtout dans la ville et dans le diocèse d'Orléans. Mais dans notre humble église, honorée des reliques du saint évêque, une foi ardente amène de toutes parts, de temps immémorial, de nombreux pèlerins qui viennent implorer notre saint patron pour la guérison des maladies de la peau. Ces maladies attaquent principalement les jeunes enfants. Il n'est pas de jour où l'on n'ait à constater des guérisons miraculeuses. Dans leur reconnaissance, les pieux pèlerins reviennent plusieurs fois encore dans le courant de l'année remercier saint Aignan de la guérison qu'il leur a accordée. Comme dans presque tous les lieux de pèlerinage, le village de Saint-Aignan possède une fontaine très remarquable, dont .il ne serait pas facile d'indiquer l'origine miraculeuse. Cette fontaine, dite de Saint-Aignan, est située dans la partie basse -du village, de l'autre côté de la Bar. Les pèlerins doivent aller y puiser .de l'eau, ou laver leurs membres malades pour accomplir entièrement le pèlerinage. Nous attendons de la piété des pèlerins les aumônes qui nous permettront et d'orner l'église et l'autel du saint, et d'entourer la fontaine d'un monument décent et convenable.Les pèlerins nous demandaient depuis longtemps une Vie de saint Aignan. Nous avons essayé de satisfaire leurs pieux désirs en leur livrant ce petit ouvrage. Pour écrire ces quelques pages sur la vie du saint évêque d'Orléans, nous avons pu consulter avec avantage les ouvrages de M. l'abbé Cauvard, curé d'Ahuy-lezDijon, de M. l'abbé de Torquat, du diocèse d'Orléans, et aussi la notice faite autrefois par M. l'abbé Froissard, ancien curé de Saint-Aignan. Puisse saint Aignan avoir béni notre intention et inspirer à nos lecteurs l'amour ardent envers une religion qui est la seule bienfaitrice de l'humanité.