A l’appel de Saint Aignan, évêque d’Orléans, les troupes romaines et wisigothiques conduites par le généralissime Flavius Aetius délivrent le 14 juin 451 la cité assiégée depuis plusieurs semaines par l’armée d’Attila.
Cette première délivrance d’Orléans eut un retentissement considérable à l’époque et nombre d’églises du nord au midi reçurent en dédicace le nom de Saint Aignan. Il existe fort peu de représentations iconographiques du siège d’Orléans. Un tableau de François Louis Dejuinne de 1833 est conservé au musée d’Orléans. Il montre Saint Aignan exhortant ses ouailles à prier pour obtenir par la grâce de Dieu la levée du siège. Un autre tableau du XIXe siècle d’un peintre anonyme se trouve dans le village de Fontaine sur Ay en Champagne. Il représente une entrevue entre Saint Aignan et Attila. Le prélat parlemente afin d’éviter le massacre des habitants de la ville.
Le tableau qui se trouve à la collégiale Saint Aignan est protégé depuis le 12 mai 1908 après une première restauration. La notice de la plateforme forme ouverte du Patrimoine indique avec un point d’interrogation que la personne morale créatrice de l’objet pourrait être l’école de Rome et qu’il daterait du 17e siècle.
A en juger, par la manière de peindre des batailles, on peut estimer que cette œuvre pourrait provenir de l’atelier de Le Brun ou de celui d’un peintre inspiré par cet artiste : Bataille d’Arbelles, Passage du Granique. Le cavalier casqué, monté sur un cheval blanc, qui pointe son glaive vers l’ennemi est sans conteste Aetius. Juste au-dessus lui au bord d’une deuxième muraille un peu en retrait pourrait se trouver Saint Aignan entouré de défenseurs. Au-dessus de ce dernier, à l’arrière-plan, pointe la flèche d’une église , celle de l’abbaye de Saint Laurent dont Saint Aignan était abbé. A droite de cette église on aperçoit la masse d’un autre bâtiment religieux, sans doute la première basilique Saint Croix commencée par Saint Euverte et achevée par Saint Aignan. Tout à fait sur le côté gauche, se trouve un autre cavalier casqué qui lève le bras. Il pourrait s’agir du roi wisigoth Théodoric qui accompagnait Aetius.
Dans le ciel , un ange pointe une épée de feu en direction des Huns qui fuient tandis que d’autres n’ont pas encore abandonné le bélier qui frappait la muraille. A droite de l’ange, le ciel darde des rayons salvateurs vers la ville.
Sur le cadre doré, en haut du tableau, se trouve un cartouche portant la mention « AURELIA LIBERATA » en dessous de laquelle se trouve l’inscription suivante : « Don de S. Legroux »
Nous ne connaissons pas la date de la restauration. Probablement au XIXe siècle pendant le Second Empire ou bien juste avant ou juste après la mesure de protection au début du XXe Siècle.