CHARLES PEGUY
Ecrivain, poète, essayiste, journaliste, philosophe
(7 janvier 1873 – 5 septembre 1914)

Le 7 avril 1873, le petit Charles Péguy est baptisé ici
dans la Collégiale Saint-Aignan.
L’enfance à Orléans
Charles Péguy naît le 7 janvier 1873 à Orléans dans une famille modeste.
Son père, est menuisier, sa mère est rempailleuse de chaises.
Son père meurt alors que Charles n’a que quelques mois. Il est élevé par sa mère, et sa grand-mère, analphabètes.
Son enfance se passe dans la pauvreté. Charles gardera toujours le souvenir ému du dénuement familial : «ceux qui échappent à la misère, n’échappent pas à la mémoire de leur misère ». La noblesse de ces pauvres gens laborieux le marquera pour toujours : « J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce même peuple avait taillé ses cathédrales » écrira t-il plus tard.
Les études supérieures
Très tôt, Charles montre une très vive intelligence. Ses notes sont excellentes et en 1894, bénéficiant d’une bourse, Charles Péguy prépare le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Charles Péguy aura une vive admiration pour ces jeunes instituteurs formés aux valeurs républicaines et laïques. Il les appellera « les hussards noirs de la république » au dévouement sans borne et à l’intégrité sans faille
Ses professeurs sont, entre autres, Romain Rolland, Henri Bergson, Jean Jaurès qui auront une influence considérable sur lui.
En 1897, Charles Péguy se marie civilement. Il aura quatre enfants.
Croyant et… anticlérical !
Son enfance avait baigné dans la foi catholique mais Charles Péguy s’en était éloigné.
Pourtant vers 1907, il avouera avoir retrouvé une foi ardente, malgré son anticléricalisme affiché. Ses idées politiques socialistes sont imprégnées de culture chrétienne, de fraternité, du sens du partage.
En 1912, il entreprend à pied, à deux reprises, un pèlerinage jusqu’à la cathédrale de Chartres. Au retour, il écrira un recueil de poèmes mystiques et méditatifs : La tapisserie de Notre-Dame. La figure de Jeanne d’Arc sera également une source d’inspiration permanente.
L’engagement socialiste et l’affaire Dreyfus
En 1895 Charles Péguy adhère au parti socialiste. Mais, pour Péguy, le socialisme s’oppose à tout totalitarisme, c’est un humanisme qui met au premier plan l’épanouissement de l’être humain, libéré de la servitude économique.
« J’ai démontré souvent que c’était l’injuste épuisement du plus grand nombre indispensablement qui faisait l’injuste élèvement de quelques-uns »
Imprégné de ces idées altruistes et dans le sillage de Jaurès et de Zola, Péguy milite en faveur du capitaine Dreyfus, injustement accusé de haute trahison.
Il sera l’un des rares intellectuels à manifester de l’empathie pour le peuple juif,
En 1900, il crée une revue « Les cahiers de la quinzaine » où il exprime ses idées socialistes et fait découvrir de jeunes auteurs.
Engagement militaire
En 1905, Charles Péguy est nommé lieutenant de réserve. En 1914, il est mobilisé et part au front.
Charles Péguy a 41 ans quand il meurt sur le champ de bataille aux premiers jours de la guerre, tué d’une balle au front. La croix de guerre lui sera remise à titre posthume et sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Ses enfants deviennent alors pupilles de la Nation.
Son œuvre littéraire
L’œuvre prolifique de Charles Péguy se décline en une centaine de romans, textes poétiques en vers et en prose, cahiers, articles de presse, correspondances, prières, pièces de théâtre…
Ses écrits sont imprégnés de sa foi catholique et de ses idées socialistes.
Quelques titres pour découvrir Charles Péguy :
Notre jeunesse (1910) – Le porche du mystère de la deuxième vertu (1912) –
L’argent (1913) – La tapisserie de Notre-Dame (1913) – Eve (1913) – Mystère de la charité de Jeanne d’Arc (1910)
Charles Péguy, c’est d’abord un style
Il écrit, non en intellectuel aux mains lisses, mais en bon artisan aux mains calleuses. Il écrit comme il rempaillait les chaises étant enfant, auprès de sa mère, ligne après ligne, vers après vers. Son écriture est lente, progressive, émaillée de multiples répétitions, d’assonances, et d’allitérations et donnent l’impression d’une tapisserie où les mêmes fils reparaissent et s’entrelacent à intervalles irréguliers.
« Je fais ça, comme une tapisserie, un point et puis un autre point »
Pour aller plus loin :
Jean-Pierre Sueur : Charles Péguy et les vertiges de l’écriture
Mickael Lonsdale : Entre ciel et terre




