Née en 1998 à Paris, Alix Guinamard a grandi en région parisienne avant d’emménager dans l’Aisne avec son mari et ses enfants.
Elle découvre la soudure en Normandie, à la « nuit des soudeurs » de Granville, près de la maison de vacances de ses grands-parents. Dans le bruit assourdissant, les étincelles, l’odeur du métal en fusion, elle voit naître de morceaux de ferraille une histoire, un objet, une œuvre. Elle se fascine rapidement pour le sujet et commence à accumuler et assembler les métaux récupérés dans les granges, ou chez des voisins et agriculteurs, pour rendre un sens à ce qui n’en avait plus.
En 2023, elle s’arrête dans une petite église de village dans l’Orne qui accueille un chemin de croix en bronze. Fascinée par l’œuvre, tant dans son aspect brut que poétique, et dans l’assemblage des deux, elle est saisie par la justesse de la transcription de la Passion.
Alix a gardé ce travail en tête durant une année (le temps de s’installer avec sa famille) avant de pouvoir à son tour conceptualiser son propre chemin de croix, à partir des outils à sa disposition. Du souhait de raconter une histoire, celle de la passion du Christ, elle a retranscrit au travers des 15 stations une histoire plus personnelle, et son propre chemin de croix. La souffrance, la foi, la force, la consolation, le don de soi, et enfin l’obscurité et la résurrection, l’espérance.
Dans ce chemin de croix, elle a retrouvé dans le parcours du Christ un parcours de vie et son propre parcours. « Il est mort et ressuscité. Je me suis relevée, je suis de nouveau tombée, et je l’ai raconté avec des bouts de ferraille. »
Pour construire ce travail, Alix a utilisé des matériaux bruts qui font écho à ceux de la passion du Christ (métal, bois, tissu), en lui inspirant la force des scènes. Elle s’y emploie à raconter dans un tableau épuré la souffrance du Christ, par des images simples rappelant son calvaire (clous, pinces, chaînes…), et en regardant plus loin, la douceur et l’espoir du message.
